Un voyage qui devait se faire en trois mois aller-retour, dont quatre semaines en compagnie de son frère. Et qui se transforma en un périple de sept ans, semé d’incroyables aventures. #aventureC’est l’histoire d’un chercheur d’or nommé Mark Twain, parti de Saint- Louis, Missouri, arrivé à Virginia City, Nevada, quelque part entre 1856 et 1865.Un voyage qui devait se faire en trois mois aller-retour, dont quatre semaines en compagnie de son frère.Et qui se transforma en un périple de sept ans, semé d’incroyables aventures, tout au long des 3000 kilomètres qu’une diligence faisait alors en 22 jours, et qu’une voiture ou un train parcourent aujourd’hui en seulement 26 heures.Samuel Langhorne Clemens(1835–1910), plus connu sous le nom de Mark Twain, qu’il choisit peu après le voyage objet de ce livre.Faites le compte - peut-être sur les doigts de vos deux mains ? - des écrivains états-uniens passés dans le patrimoine de l’humanité, et cherchez celui qui aurait décrit l’Ouest - le vrai, le Far-West - à partir de sa propre expérience.Il n’y en a qu’un, et c’est Mark Twain. A la dure n’est pas seulement un récit de voyage plein d’imprévu, c’est un guide de la vie quotidienne au Far-West.Plus intriguant encore : un guide écrit par un cavalier qui tenait à peine sur son cheval, par un batelier trop faible pour ramer, par un campeur qui incendiait la moitié d’un état dès qu’il faisait un feu, par un chercheur d’or qui ne touchait pas à une pioche de peur se casser un pied.Au lecteur de décider si c’est un procédé littéraire ou si Mark Twain était vraiment ce mélange de Buffalo Bill et de Mr. Bean.Nous décidâmes de faire un feu de broussailles de sauge et de bivouaquer jusqu’au matin. Mais nous ne pûmes trouver d’allumettes. En désespoir de cause, nous résolûmes de remplacer les allumettes par nos pistolets. Personne d’entre nous n’avait jamais tenté pareille chose, mais personne d’entre nous ne doutait qu’elle fût réalisable et facilement, parce que tout le monde en avait lu la relation et était porté à y croire avec une confiante simplicité, ainsi qu’à cette autre tromperie, si fréquente dans les livres : des Indiens et des trappeurs égarés qui font du feu en frottant deux bâtons secs l’un contre l’autre.Nous nous accroupîmes à la ronde sur la neige épaisse ; les chevaux réunirent leur nez et courbèrent leurs têtes patientes au-dessus de nous ; et pendant que les flocons duveteux descendaient en tourbillons et nous changeaient en un groupe de statues blanches, nous procédâmes à notre importante opération. Nous cassâmes des brindilles à un bouquet de sauge et nous les empilâmes sur un petit endroit propre, à l’abri de nos corps. Au bout de dix à quinze minutes, tout fut prêt, et alors, cependant que notre conversation cessait et que notre pouls ralenti battait d’anxiété, Ollendorf appliqua son revolver, pressa la détente et fit sauter le petit tas de l’autre côté du territoire.Ce fut l’échec le plus plat qu’il y eût jamais. C’était inquiétant, mais cela pâlissait devant un plus grand sujet d’horreur—les chevaux étaient partis ! J’avais été chargé de tenir leurs brides, mais, dans mon absorbante préoccupation à propos de notre essai au pistolet, je les avais inconsciemment lâchées, et les animaux maîtres de leur liberté, s’en étaient allés au milieu de la tempête.Il était inutile d’essayer de les suivre, car leurs pas ne pouvaient faire aucun bruit et l’on aurait pu passer à deux mètres d’eux sans les voir. Nous les abandonnâmes sans faire un effort pour les rattraper, en maudissant les livres qui prétendent que les chevaux restent auprès de leurs maîtres pour jouir de leur protection et de leur compagnie dans les moments de détresse.