Denis Diderot, página 2 de 12

"Su dedicación al gran proyecto enciclopedista no le impide continuar produciendo obras propias […]. Tal es el caso de su diálogo El sobrino de Rameau, su obra maestra y quizá la de la Francia de su siglo." FERNANDO SAVATER Un encuentro casual en el café de la Régence de París da paso a un brillante e ingenioso diálogo en el que Diderot reúne a un filósofo -que podría representar al propio Diderot- y a un perdulario, sobrino de un conocido músico, con una cínica visión del mundo. El filósofo se deja seducir por la originalidad de un personaje que destaca por romper "esa fastidiosa uniformidad que nuestra educación, nuestras convenciones sociales, nuestras buenas maneras han introducido" y entabla con este loco genial una conversación burlesca y desconcertante sobre arte, música, educación, teatro y sociedad. Pero El sobrino de Rameau es mucho más que una novela sobre un bufón insolente. Por medio de esta sátira, también se retrata la corrupción social de la época y se denuncia la cobardía y abyección de los que criticaban la Enciclopedia. Durante veinte años, Diderot creó y recreó esta novela hasta poco antes de morir, y sólo se publicó cuando Schiller la descubrió y un Goethe entusiasmado decidió traducirla al alemán.

dans folioplus philosophie, le texte philosophique, associé à une oeuvre d'art qui l'éclaire et le questionne, est suivi d'un dossier organisé en six points : les mots du texte : monstre, femme, unité, sensibilité ; l'oeuvre dans l'histoire des idées : de l'atomisme à la biologie ; la figure du philosophe : diderot, philosophie et fantaisie ; trois questions posées au texte : la pensée est-elle un effet de la matière ? y a-t-il une morale matérialiste ? peut-on vivre sans dieu ? ; groupement de textes : un esprit sain dans un corps sain ? prolongements

Prólogo de Roberto R. Aramayo

Estos cuentos nos hacen soñar, sin engañarnos. Con su imaginación y su pasión por la literatura, Diderot va mucho más lejos que el resto de sus contemporáneos, esos volterianos de pro empecinados en desdecir la fantasía y educarnos a golpe de cuento racionalista. El gran Diderot, al contrario, busca en los aspectos realistas del cuento filosófico aquello que pueda sorprendernos tanto o más que lo fabuloso. En esta edición de los Cuentos, descubrimos así su gusto por lo excepcional y nos encontramos con seres originales ?en cuya existencia queremos creer? como los dos increíbles amigos que son Olivier y Félix, como la rigurosísima señora de La Carlière, la pérfida señora Reymer o el terrible Gardeil, como el siempre querellante e inconformista Diderot (Denis-personaje) y tantos otros, tan fascinantes como sus historias fabulosas sobre las pasiones, sobre la moral y sus consecuencias, sobre la lucha entre los hombres o entre el código natural, teológico y social.

L'œuvre de Diderot échappe aux catégories habituelles. Elle se développe dans un temps où les genres littéraires sont en crise. Dans ses romans et ses contes, les dialogues se chevauchent, les narrateurs se multiplient, les êtres de fiction côtoient des personnages historiques (oui, Rameau avait bien un neveu)... Du vivant de leur auteur, peu de textes parurent autrement que dans la clandestinité ou la confidentialité. Liberté d'invention, diffusion restreinte : sans doute tient-on là les raisons pour lesquelles Diderot n'a pas été considéré comme un écrivain majeur aussi rapidement que le furent Voltaire ou Rousseau. Mais le temps a fait son œuvre. Aujourd'hui, c'est le génie et le visionnaire que l'on invoque en lisant ses récits presque entièrement composés de dialogues et où le narrateur, ironique, fantaisiste, ne se fait jamais oublier. Avec les célèbres échanges de Lui et de Moi dans Le Neveu de Rameau, avec ceux de Jacques le fataliste, de son maître et de leurs comparses, et avec ceux, moins connus, de l'Entretien d'un père avec ses enfants ou encore de Mystification : Diderot, auteur, narrateur et personnage, joue de l'illusion romanesque et de ses ficelles. Mais on est bien au-delà du simple jeu de société. Avec ses récits, Diderot parvient à transmettre les questions des Lumières à l'échelle des sentiments humains - amitié, désir, amour - et des individus.

qu'est-ce qu'un théâtre en crise ? peut-on le réformer sans le réinscrire dans sa fonction civique ? a ces questions, diderot répond par deux essais, dont l'importance fut aussitôt reconn

A lo largo de toda su vida Denis Diderot mantuvo una pasión por el teatro que lo llevó a escribir tres obras de un género nuevo que rompía con la grandilocuencia de los clásicos consagrados del siglo xvii, y también a interesarse por el mundo interior de la escena: la estructura de las salas, la formación de una nueva clase de espectadores y el oficio y la técnica del actor. La Paradoja sobre el comediante, escrito cuando el espontaneísmo, el énfasis y la exhibición desaforada de las pasiones dominaban la escena, es el más vivo y actual de sus escritos sobre teatro; predica en él la vuelta al arte del comediante visto como fruto del trabajo, de la observación de uno mismo y de las formas de expresar los sentimientos en la vida cotidiana; y pretende hacer del actor un ser capaz de crear una «verdad», una «ilusión» que sólo puede lograrse mediante el dominio de los recursos interpretativos con que el actor puede convertir lo simplemente natural en naturalidad artística. Dos actrices, Mme. Riccoboni y Mlle. Jodin, fueron destinatarias de cartas en las que Diderot aconseja sobre la forma de interpretar, denuncia defectos, advierte detalles y corrige incluso pautas de conducta. El conjunto de la Paradoja y las Cartas a dos actrices –éstas aparecen por primera vez en español– constituye una lección sobre el arte y el artificio del teatro, y sobre los puntos de partida del actor a la hora de aprender los recursos de su oficio.

le comédien doit-il jouer de tête ou selon la sensibilité ? l'identification au personnage et la sincérité sont-elles le gage d'une meilleure interprétation que l'étude, l'analyse et

Jacques el fatalista pone en juego varias historias dentro de la historia, algunas paralelas, otras convergentes, pero todas magistralmente articuladas. Todas ellas se insertan en un universo donde existen las paradojas, el humor, la ironia, la critica, la filosofia de la vida cotidiana y la filosofia universal. La historia de los amores de Jacques es el punto de partida de una novela delirante, una pieza literaria imprescindible, considerada la novela satirica francesa por excelencia.

Denis DiderotLes Pensées sur l'interprétation de la nature sont une ?uvre emblématique de l'esprit des Lumières. Rédigées en marge de la publication de l'Encyclopédie, en 1753, elles prennent la mesure des bouleversements epistemologiques et metaphysiques qui accompagnent la naissance des nouvelles sciences experimentales de la vie et de la terre. La decouverte des fossiles et l'analyse des couches qui composent le globe terrestre, par exemple, contredisent le recit de la Genèse. Pour rendre compte des sciences de son temps tout en se soustrayant à la censure qui lui a dejà valu d'être emprisonne quelques annees plus tôt, Diderot recourt donc à une ecriture souvent masquee, allusive et indirecte. Cette edition reproduit en Annexe les textes auxquels Diderot invite constamment le lecteur à se reporter : le " Premier Discours " et l'" Histoire de l'âne ", extraits de l'Histoire naturelle de Buffon, ainsi que l'Essai sur la formation des corps organises de Maupertuis.

« Jacques : Je ne sais si je la violai, mais je sais bien que je ne lui fis pas de mal, et qu'elle ne m'en fit point. D'abord en détournant sa bouche de mes baisers, elle l'approcha de mon oreille et me dit tout bas : "Non, non, Jacques, non..." À ce mot, je fais semblant de sortir du lit, et de m'avancer vers l'escalier. Elle me retint et me dit encore à l'oreille : "Je ne vous aurais jamais cru si méchant... mais du moins, promettez-moi, jurez-moi... - Quoi ? - Que Bigre n'en saura rien." Le maître : Tu promis, tu juras, et tout alla fort bien. Jacques : Et puis très bien encore. Le maître : Et puis encore très bien ? Jacques : C'est précisément comme si vous y aviez été. »

Ce dialogue, qui est presque un roman, Diderot l'écrit au sommet de son art, à près de soixante ans, et le revoit encore dix ans plus tard. Il met aux prises deux personnages seulement, « Moi », et le Neveu. Ce personnage se dédouble sans cesse : qu'est-ce qu'un homme qui prétend ne pas avoir de conscience, ne pas avoir d'unité, mais qui a en même temps une sensibilité esthétique, celle d'un musicien averti ? Diderot mêle la grosse plaisanterie, les motifs et les sujets les plus divers, la lutte contre les adversaires des philosophes, dans cette mise en scène d'une conversation sans fin. Le Neveu pose des questions importantes, et soudain, pour notre amusement, l'argumentation déraille. « Moi » est fasciné par ce bouffon sublime. Ainsi va cet enchaînement de numéros, de pantomimes, cette fausse pièce, ce faux roman, où l'auteur a mis, sous une allure burlesque, toute sa vie, tout son cœur et tout son esprit.