Avec le Dictionnaire égoïste de la littérature française, dont on sait le succès en librairie, Charles Dantzig parvenait à concilier l''érudition et l''amusement, la distraction et l''enseignement. De ce gai savoir, infiniment subjectif, parfaitement inattendu, L''Encyclopédie est la continuation. Définir le projet ? C''est presque impossible. Un coup d''œil sur la table des matières, qui va de la liste des lieux à la liste autobiographique par effleurements d''écrivains, en passant par la liste de Venise ou la liste du sexy, montre assez ce que ce livre a de fou : le monde du dehors et le monde intérieur découpés, classés, listés, selon un ordre qui n''obéit qu''au caprice de Charles Dantzig ! On y apprend beaucoup, de New York comme on ne l''avait jamais lu au salaire d''un professeur de poésie à l''Université de Belfast. On rit presque en permanence. On est caressé ou griffé, selon l''humeur ou la rubrique. On y parle avec passion de littérature, d''art, de géographie, de futilités, de mode, de cinéma, d''histoire grecque ancienne. Dantzig, c''est l''anti-beaucoup de monde, dans ce livre jubilatoire sans équivalent, et dont on n''a pas fini de parler.