Le sexe faible n''est pas celui qu''on croit. Dans 5 000 générations, les mâles auront disparu de la surface de la terre. Eradiqués jusqu''au dernier. Victimes de leur fertilité en berne. Du moins si la théorie décoiffante d''un scientifique britannique de l''université d''Oxford, Bryan Sykes, se vérifiait. Cet esprit rigoureux, mais volontiers provocateur, la développe dans un livre, La Malédiction d''Adam. Un futur sans hommes... Selon la moitié de l''humanité à laquelle on appartient, cette perspective paraîtra séduisante ou épouvantable. Sur le fond, la thèse de Bryan Sykes reste un exercice théorique. Mais elle s''appuie sur des données scientifiques sérieuses, issues des dernières études sur le chromosome Y. Les filles se différencient des garçons parce qu''elles possèdent deux chromosomes X. Eux sont XY. Or ce chromosome distinctif est le plus petit de tous, et le plus pauvre en gènes. L''explication ? Au cours de l''évolution, il est devenu l''ombre de lui-même, selon la théorie de l''Américain David Page, qui fait actuellement autorité. Le Y est, en effet, le seul à ne pas disposer d''un jumeau dans le génome. Tous les autres chromosomes de l''être humain vont par paires. Ceux-là peuvent donc procéder à des échanges avec leur double pour corriger les erreurs de copie qui surviennent lorsque la cellule qui les contient se multiplie. Pas le Y, isolé. Cette technique de réparation, appelée «recombinaison», lui est interdite. Son célibat le condamne donc à une déchéance lente, mais apparemment inéluctable... « Si j''ai intitulé ce livre La Malédiction d''Adam, c''est parce que, loin d''être vigoureux et robuste, le chromo-some Y, le seul qui différencie les hommes des femmes, l''ultime sy