Rhinocéros est la pièce la plus riche de Ionesco. Elle ne perd rien de l'esprit d'innovation, de provocation, des premières pièces. Comme elles, celle-ci mélange les genres et les tons, le comique et le tragique. Mais l'innovation principale qui s'introduit ici est la réflexion sur l'Histoire, à travers le mythe. La pièce est une condamnation de toute dictature (en 1958, on pense au stalinisme). Ionesco condamne autant le fascisme que le communisme. C'est donc une pièce engagée : « Je ne capitule pas », s'écrie le héros. Le rhinocéros incarne le fanatisme qui « défigure les gens, les déshumanise ». On sent l'influence de La Métamorphose de Kafka. Dans une petite ville, un rhinocéros fait irruption. Par rapport à lui, les personnages prennent diverses attitudes. Certains se transforment en rhinocéros ; un troupeau défile. Seul Bérenger résiste à la marée des bêtes féroces, symboles du totalitarisme.
En donnant corps au théâtre de l'absurde, aux côtés de Samuel Beckett, Eugène Ionesco (1909-1994) a bouleversé a jamais les fondements et les codes du théâtre européen. Défenseur d'un art irréaliste prenant a contre-pied la tradition, il prône la dérision, l'action minimaliste, la répétition incessante qui fait perdre au temps tout son sens, l'impossible communication et ses conséquences (quiproquos, non-sens). Son écriture se nourrit de ce qu'il est. Sa présence discrète s'impose avec l'invention de Bérenger, double assumé et récurrent, qui donne a voir non seulement toutes les angoisses, la peur de la mort, les questions métaphysiques qui assaillent le dramaturge, mais aussi son engagement a dénoncer les totalitarismes et leur rapide propagation, la monstruosité des hommes animés par la folie de destruction et l'horreur des camps concentrationnaires. Cette édition propose de mettre en lumière la parfaite unité et la modernité de cette oeuvre avant-gardiste, en retraçant le parcours biographique, intellectuel et artistique d'un dramaturge, d' "un homme en questions".
Es natural que un padre cuente cuentos a su hija. En este caso, el padre es Ionesco, y la niña le ha salido curiosa y tiene cuerda para rato. Cuatro cuentos surrealistas y llenos de ternura del gran Eugène Ionesco, espléndidamente ilustrados por Etienne Delessert. Es nuestra forma de celebrar el centenario de este prestigioso autor.
El teatro de Ionesco es la realización de un anhelo colectivo fundado en el desparpajo de su ruptura lógica, en la huida inexorable desde lo natural visible, elementos que están en la base misma de su comicidad. Esto le permite formular con gran lucidez sus concepciones básicas: el humor es libertad; la imaginación no es arbitraria, es reveladora; nada más racional que la imaginación, lo Irracional es la vida. Es indudable que una pieza como El rinoceronte representa la concreción...
Los relatos de este libro fueron el punto de partida de algunas de las obras teatrales más célebres de Ionesco (Víctimas del deber, 1953); El rinoceronte, 1959). Al igual que en su teatro del absurdo, el preciso realismo de su pluma acoge de manera asombrosamente natural lo fantástico y lo imaginario, conjugando el pesimismo característico que denuncia la falta de sentido de la condición humana y su extrañeza y aislamiento radicales, con el humor delirante y las situaciones enormemente cómicas de muchas de sus páginas.
