Parce que, ce jour-là, ils sont deux à attendre un taxi et qu'il ne s'en présente qu'un, Pierre, plutôt que de céder sa priorité, propose à Françoise de l'emmener. C'est là, dans ce mouvement de liberté, que va commencer leur amour, d'abord en cheminant le long de l'itinéraire habituel des amants, ensuite en débouchant sur un carrefour où, impatients et marquant leur différence, les attendent le désir et l'amour. Ce choix, peu commun, dit-on, mais peut-être moins rare qu'il n'y paraît, cet amour insolite, Félicien Marceau nous les fait vivre avec une allégresse, avec une malice au travers desquelles apparaît un autre visage de l'amour, un autre visage de notre vérité.
La fine fleur de la société européenne, amoureuse de ce paysage magique, s'est fixée à Capri à jamais : le comte et la comtesse Satriano, Forstetner, riche Suisse inquiétant et bizarre, Vos, le peintre hollandais qui manie toutes les langues « mais les manie rudement », Marjorie Watson, l'Américaine, Andrassy, jeune Hongrois sorti d'un camp de personnes déplacées de Naples et engagé comme secrétaire particulier par Forstetner, etc. Mais le personnage principal du livre est bien Capri qui agit sur chacun d'une façon subtile et surprenante, qui fait d'une lady une voleuse et d'un jeune homme ardent un abruti. Tous ces destins n'étaient-ils pas inscrits d'avance ? Ou plutôt ne convergeaient-ils pas vers Capri qui est leur accomplissement ?