Chaque écrivain, chaque intellectuel, chaque maître à penser veut désormais se mesurer à l'auteur du Voyage, le jauger, le juger, l'accabler ou le louer », estime Frédéric Vitoux, qui fut l'un des premiers à se risquer à cet exercice et qui pose aujourd'hui la question : « Céline serait-il l'auteur le plus notoirement méconnu de la littérature moderne ? » Écrivain maudit ? Il était célèbre dès la publication de Voyage au bout de la nuit, en 1932. Écrivain controversé ? Sa gloire n'a cessé de croître depuis sa mort, au point qu'il est aujourd'hui l'un des Français les plus traduits dans le monde. Écrivain ordurier ? Son style ajouré, éclaté comme de la dentelle, en fait aussi l'un des plus précieux de notre littérature. Écrivain consacré ? Son oeuvre, à l'exception de ses deux premiers romans, reste largement ignorée. Aborder sans jargon les singularités de l'écriture célinienne. Raconter les principales étapes de sa vie. Évoquer sans complaisance aucune le signataire de pamphlets antisémites d'une violence et d'une outrance telles qu'elles indignèrent ou décontenancèrent ses détracteurs comme ses amis : tel est le triple défi relevé par ce livre. Étude objective et dépassionnée, Céline, l'homme en colère se complète de témoignages, d'une bibliographie et d'un index.
Septembre 54 : à Sainte-Maxime, l'ennui estival d'un garçon de quatorze ans est rompu par l'irruption d'un noyé sur la plage. Jean-Louis le découvre avant tout le monde et le décrit aux gendarmes, qui l'identifient : José Valenti, un antiquaire véreux des environs. Au commissariat, il tombe amoureux de Sylvie, une apprentie journaliste de vingt ans en stage au Méridional, et dont la famille vit dans la curieuse Villa Sémiramis. Des liens sentimentaux apparaissent : la victime et Sylvie, la mère de Sylvie et le suspect numéro un, Jean-Louis et Sylvie... Une enquête policière s'engage sur fond de mystère des grandes familles et de charme rétro des années cinquante...
Après les émeutes du 10 août 1792 aux Tuileries, Charles Castier, blessé en défendant le roi, est hébergé par l'ambassadeur de Venise à Paris. C'est là qu'il rencontre Camille de Saint-Cergue, à peine sortie du couvent. L'idylle se noue. Mais à Venise, Camille se lie bientôt avec Leonardo Moretto, jeune patricien épris d'absolu. La fresque s'agrandit brusquement : Bonaparte est au pont d'Arcole, diplomates et guerriers sont désormais aux prises. Devenus négociateurs, l'un au nom du Directoire, l'autre au nom de Venise, Charles et Leonardo symbolisent les affrontements du romantisme naissant et d'un monde classique déjà crépusculaire. Et Camille ressemble à Venise qui est au bord de l'effondrement partagée jusqu'au drame, infiniment belle dans ses amours.