Con 23 años había ganado dos veces el Tour de Francia. Con 24, una grave lesión estuvo a punto de acabar con su carrera. Con 25 se había convertido en patrón de su propio equipo. Con 28 padeció la que quiza sea la derrota mas dolorosa de la historia del deporte. Laurent Fignon nacio deprisa (el mismo nos explica que fue un bebe prematuro), crecio a todo correr y quemo etapas en su trayectoria deportiva a marchas forzadas. Por desgracia, en su desaparicion intempestiva parece haber seguido el mismo guion. Este espiritu de caballo loco, como el mismo lo define, impregna de principio a fin sus memorias, escritas con la vehemencia, el arrojo y el desparpajo de quien no tiene pelos en la lengua y no teme herir algunas sensibilidades a cambio de llamar las cosas por su nombre. Fignon repasa sus vivencias a galope tendido, disparando con bala y dejando tras de si una estela de aires de los 80, cuando una generacion de ciclistas impertinentes encabezada por un rubio parisino y gafotas barrio a la vieja guardia de los Hinault, Van Impe, Zoetemelk y Moser. Una generacion que a su vez sucumbio, sin apenas haber gozado de los laureles, ante el empuje de una nueva epoca, de la que Fignon nos deja un retrato mas bien amargo.
Nous étions jeunes et insouciants Vainqueur du Tour de France à deux reprises, Laurent Fignon entre, à 22 ans, dans la légende du cyclisme français et devient le héros de toute une génération. Il incarne la jeunesse, la fougue, l'impertinence, et rivalise avec des coureurs comme Bernard Hinault à qui il rend un vibrant hommage. Entre 1982 et 1993, Laurent Fignon traverse l'âge d'or d'un sport épique et connaît tout ce qu'un champion hors normes peut espérer et redouter : le dépassement de soi, la gloire, une blessure grave, des périodes de doute, la tentation du dopage et le terme d'une carrière exigeante. En 1989, on le croit fini : il renaît de ses cendres, remporte le Tour d'Italie et termine le Tour de France, à la deuxième place, derrière l'Américain Greg LeMond, mieux équipé - huit secondes les séparent après 3 285 kilomètres de course. Dans ce témoignage sans concessions, l'ancien champion, devenu commentateur sportif sur France Télévisions, nous dévoile aussi, pour la première fois dans ce milieu si fermé, l'envers du décor : les fêtes, les filles, la camaraderie, les trahisons, les combines, et bien sûr le dopage... Car Laurent Fignon a vécu le cyclisme à son apogée, entre les archaïsmes d'antan et les ambiguïtés d'aujourd'hui : une époque où les cyclistes n'avaient peur de rien.