Nicolas BaverezRaymond Aron (1905-1983) fut non seulement un spectateur engagé, témoin de l'histoire du XXe siècle, mais aussi un acteur majeur du combat qui opposa la démocratie au totalitarisme, un pedagogue de la liberte qui contribua à eclairer l'opinion française sur les dangers des ideologies. Sa fidelite à la vocation qu'il s'est fixee de comprendre l'histoire telle qu'elle se fait, et non telle qu'on la rêve, son engagement liberal, son independance d'esprit ont bouleverse sa vie, mêlant l'influence intellectuelle et le succès de nombre de ses livres à un destin heurte et souvent douloureux. Brillant normalien promis à la philosophie, Aron fut revoque de l'universite par le statut des Juifs et sa famille contrainte à l'exil. L'editorialiste redoute des gaullistes des annees 60 fut un des tout premiers à repondre à l'appel du 18 Juin. L'anticommuniste declare prit très tôt parti en faveur de la decolonisation. L'analyste souvent range à droite conserva une sensibilite et des amities de gauche. La cible des enrages de Mai 1968 fut l'un des critiques les plus vigoureux des archaïsmes de l'universite française. La grandeur d'Aron se situe dans ce perpetuel decalage, dans cet heroïsme de la volonte qui ne renonce ni à l'action politique, quand bien même elle affronte l'absurde, ni à la verite, quand bien même elle est partielle, ni à une certaine necessite de la Raison, quand bien même il sait l'histoire tragique. Aron reste ainsi notre contemporain. Parce qu'il a pense la democratie dans toutes ses dimensions, la guerre et les defis
Croissance en berne, 10 % de chômeurs et autant de travailleurs précaires, le record de la fiscalité et des jours de grève en Europe, des réformes ajournées ou réduites au plus petit dénominateur, des prébendes à conserver, une richesse nationale et une audience internationale menacées: la liste pourrait sans peine être allongée du double. Les beaux esprits de la réforme consensuelle diront que les grandes orgues du déclin français jouent un air connu. Sauf que, cette fois, Nicolas Baverez établit le constat clinique d'un déclassement. En historien, il pointe repères, étapes, degrés et causes. En économiste, il démonte les cercles vicieux de l'incapacité française. En essayiste, il croque l'incapacité des uns, la démagogie des autres et l'aveuglement de beaucoup. Aucun pathos dans ce texte écrit au scalpel: les faits, leur emboîtement et les dangers qu'ils représentent pour notre présent et notre avenir. Impossible de le réduire à un réquisitoire ou à un pamphlet: il nous tend le miroir d'un quart de siècle gaspillé.
En vez de proyectarse hacia el siglo XXI, Francia parece dedicar su energía a la conservación de un modelo obsoleto. El país dejó de trabajar en 1980, dice el autor, y desde entonces vive de rentas. Algo marginada hoy en día en los foros internacionales, está financieramente débil. Entre los ciudadanos hay desconcierto, lo que propicia la demagogia. Y esto es lo propio de las situaciones prerrevolucionarias. Y sin embargo, afirma Baverez, los franceses cada vez están más maduros para el cambio. Para alcanzar esa madurez se debe empezar por reconocer que hay un modelo que ya no funciona: el modelo del Estado del bienestar.
C'est le livre dont toute la France parle. Critiques ou défenseurs, tous ont reconnu que «ce serait folie d'en ignorer le contenu». Tempus prolonge le débat. «Un essai qui fait mouche dans une période de flottement généralisé» La Tribune. «En quatre chapitres tout est dit, et de manière très claire. Baverez pratique une pédagogie de l'édification» Le Figaro Littéraire. «Baverez met son scalpel au coeur de plaies sociales. Et dit souvent vrai» Le Nouvel Observateur. «Tout le mérite de cet ouvrage réside justement dans les références à l'histoire» Les Échos.