nez. Il ne vous reste que deux jours à vivre. Qu''est-ce qui est préférable ? Finir tranquille dans l''ennui qu''aura été toute votre vie ? Ou bien, si vous êtes musicien, comprendre enfin pourquoi votre musique vient d''être huée et, dès le lendemain, rencontrer celle qui devrait être votre dernier amour ? Rencontre entre Christian Gailly et Christophe Grossi (Librairie Les Sandales d''Empédocle, Besançon) Chaque livre de Christian Gailly est une avancée supplémentaire dans sa tentative d''épuisement d''un visage familier. Cette fois, Dernier amour raconte l''histoire d''un compositeur de musique contemporaine, Paul Cédrat, qui n''a plus que quelques jours à vivre. Alors que tout semblait programmé, surgit une baigneuse et, avec elle, une possible renaissance – en musique. En 1964, lors d''un festival de jazz amateur, vous avez vécu le même drame que votre personnage principal. Pourquoi avez-vous choisi de revenir sur cet épisode précis de votre vie ? Dans Dernier amour, j''aborde à nouveau l''expérience musicale parce qu''il n''y a que là où j''ai pu retrouver suffisamment d''émotion pour me faire écrire ; d''autre part, parmi les rares questions qui peuvent me tarauder encore, celle de la musique est certainement la plus importante. J''ai donc transposé cette expérience musicale plus de vingt ans plus tard, en 1987, lors d''un festival de musique classique et contemporaine. Il se trouve que j''aime particulièrement les quatuors à cordes et que je me pose un certain nombre de questions sur la musique contemporaine : ce qu''elle devient et pourquoi elle devient ce qu''elle devient. J''ai donc fait de Paul un compositeur qui serait confronté, comme moi, à ce questionnement paradoxal : la musique contemporaine est-elle contemporaine de quelqu''un ? Parce qu''à l''exception d''un petit ce