L'ouvrage s'efforce de saisir la notion de vie à travers les écrits des plus grands théoriciens de la vie, de l'Antiquité à l'aube de la biologie moderne. Il s'agit d'un guide de lecture et d'une gigantesque somme de textes - plus de mille extraits d'ouvrages essentiels - commentés et critiqués dans une perspective historique, philosophique et scientifique. C'est aussi la tentative d'éclaircir, par l'histoire d'une notion, la philosophie sous-tendant les sciences biologiques actuelles. Texte principal et citations sont différenciés typographiquement. Deux niveaux de lecture sont possibles, soit l'ensemble du texte et des citations, soit le seul texte principal qui forme un tout en lui-même.
L'hérédité est, plus que jamais, avancée comme explication dernière, non seulement en biologie, mais aussi en psychologie, voire en sociologie. D'où une prolifération désordonnée de gènes ; gène de ceci, gène de cela, de tout et de n'importe quoi. De la couleur des yeux jusqu'à la myopathie, en passant par la schizophrénie, le cancer et l'altruisme, le gène est partout. Pourtant, cette notion - tout comme celle, connexe, d'hérédité - est l'une des plus mal définies de la biologie contemporaine, et la prolifération actuelle des discours généticiens tente vainement de masquer ce vide : faute de définir le gène, on le multiplie ; faute de préciser un concept, on le dissout dans la confusion et dans l'insignifiance. Avec un grand souci didactique, André Pichot retrace ici les principales étapes de la génétique, du XIXe siècle jusqu'à nos jours, en s'appuyant sur les travaux de ses créateurs (Mendel, Weismann, De Vries, Johannsen, Morgan, Schrödinger, etc. ). Il fait apparaître l'étonnant bricolage qui préside à l'avènement de cette discipline et se livre à une analyse critique qui contribue à combler le déficit théorique dont elle souffre aujourd'hui.