LOUIS ARAGON

" la seule chose qu'il aima d'elle tout de suite, ce fut la voix. une voix de contralto chaude, profonde, nocturne. aussi mystérieuse que les yeux de biche sous cette chevelure d'institutrice. bérénice parlait avec une certaine lenteur. avec de brusques emballements, vite réprimés, qu'accompagnaient des lueurs dans les yeux comme des yeux d'onyx. puis soudain, il semblait, très vite, que la jeune femme eût le sentiment de s'être trahie, les coins de sa bouche s'abaissaient, les lèvres devenaient tremblantes, enfin tout cela s'achevait par un sourire, et la phrase commencée s'interrompait, laissant à un geste gauche de la main le soin de terminer une pensée audacieuse, dont tout dans ce maintien s'excusait maintenant ".

"On dira qu'un homme se doit de ne pas exposer son amour sur la place publique. Je répondrai qu'un homme n'a rien de meilleur, de plus pur et de plus digne d'être perpétué que son amour", écrivait Louis Aragon en 1942. Cette édition est augmentée de la préface d'Aragon et de divers écrits : La leçon de Ribérac, La rime en 1940 et Sur une définition de la poésie. À la gloire de la femme aimée, Aragon, le dernier poète courtois, a composé ses plus merveilleux poèmes. «Ma place de l'étoile, à moi, est dans mon c?ur, et si vous voulez connaître le nom de l'étoile, mes poèmes suffisamment le livrent.» Pétrarque a chanté Laure, Ronsard Hélène, Lamartine Elvire, c'est à Elsa qu'Aragon donne ses poèmes qui sont au nombre des plus beaux chants d'amours qu'un poète ait écrits. « La leçon de Ribérac », « La rime en 1940 » et « Sur une définition de la poésie». Enrichie d'une postface de Lionel Ray et de documents iconographiques rarement publiés, elle est une invitation à lire, ou relire, l'une des ?uveres majeures de la poésie française.

Ouvrez les yeux, regardez, ne regardez plus... Rompez avec les habitudes. Les rues que vous arpentez chaque jour, les magasins dans lesquels vous entrez sans plus y faire attention, les trajets que vous accomplissez sans réfléchir : voyez tout cela d'un œil neuf. Laissez-vous gagner par le « sentiment du merveilleux quotidien ». Telle est la ligne de conduite de ce « paysan de Paris » (admirez l'oxymore !) que les enseignes des boutiques étonnent, que les devantures ravissent et que les lacis des Buttes-Chaumont dépaysent. Soyez éveillé : rêvez ! La lecture de ce récit qu'Aragon souhaitait inclure dans son œuvre poétique propose une introduction exemplaire au surréalisme. L'accompagnement critique s'en fait l'écho, propose des lectures variées, qu'elles concernent la poétique du texte, son intertextualité (de Descartes à Zola),ou encore les inventions d'écriture propres au surréalisme. Roman (XXe siècle) recommandé pour les classes de lycée. Texte intégral.

Aragon ha escrito desde textos dadaístas y provocadoras en su comienzos hasta poemas más serenos en los últimos años, pasando por escritos comprometidos con el combate surrealista o en defensa del realismo socialista. Muchos de los escritos que el autor consagró al siglo XX se encuentran reunidos por primera vez en este volumen. Repartidos por revistas y periódicos ya desaparecidos desde hace tiempo, publicados en tiradas limitadas en ediciones de lujo, estos escritos, salvo algunas excepciones, son en la actualidad difícilmente localizables.

Una ola de sueños -"el otro manifiesto del surrealismo", como lo llama Ricardo Ibarlucía en el estudio preliminar de este libro- es a la vez el texto inaugural del movimiento surrealista y un verdadero catálogo de sus actividades hasta 1924. Publicado poco antes del Manifiesto de André Breton y reeditado en Francia después de la muerte de Louis Aragon, además de ofrecer el testimonio directo de uno de sus protagonistas; elabora toda una concepción del arte y la literatura -valorada en su momento por críticos como Ernst Robert Curtius y Walter Benjamin- donde lo "surreal" aparece bajo una luz completamente distinta. Esta primera traducción castellana se presenta aquí acompañada de una profunda investigación sobre las ideas estéticas del joven Aragon y un amplio aparato crítico que documenta aspectos casi desconocidos de la historia del surrealismo.

Con el 16 de La sonrisa vertical, publicábamos en 1979 un libro titulado Irene de un tal Albert de Routisie. En elprefacio de esa edición, Jean-Jacques Pauvert comentaba, no sin cierta ironía, cómo todavia en plena rebelion del 68 el autor del texto, perfectamente reconocible, se negaba a salir de su anonimato. Hoy podemos decir sin rodeos que se trataba de Louis Aragon, el gran poeta, novelista y ensayista frances, y aprovechamos esta nueva edicion para restablecer el titulo original de la obra: El coño de Irene, a la que hemos añadido dos nuevos textos de contenido tambien erotico: El instante y Las aventuras de Don Juan Lapolla Tiesa. Tanto El coño de Irene como El instante se cuentan entre los escasos fragmentos conservados de una extensa novela, La Defense de linfini, que Aragon comenzo a escribir en 1923 y que destruyo en 1927, despues de recibir la censura de sus amigos del grupo surrealista. Las aventuras de Don Juan Lapolla Tiesa, por su parte, constituye el esbozo de una nueva novela inspirada en la lectura de Las once mil vergas, de Guillaume Apollinaire. Los tres textos, pertenecientes al mejor momento de la etapa surrealista de Aragon, revelan, cada uno a su manera, una intensa vivencia del erotismo, que se plasma en la creacion de insolitas situaciones y de un lenguaje absolutamente renovador. De El coño de Irene en particular, publicado por primera vez clandestinamente en 1928, Albert Camus dijo que se trataba del mas hermoso de los libros relacionados con el erotismo. En el, Aragon pasea su mirada indiscreta por un sordido burdel de provincias, para centrarla a continuacion en el personaje de Irene, una joven devoradora de hombres que impone a cuantos la rodean la ley de su deseo. Ademas del prefacio de Jean-Jacques Pauvert y de la presentacion de Andre Pieyre de Mandiargues que acompañaban la primera edicion de El coño de Irene en esta coleccion, se incluyen en este volumen cinco aguafuertes de Andre Masson y un rico aparato de notas confeccionado por Edouard Ruiz para la primera edicion integra de La Defense de linfini, aparecida tras la muerte de su autor (Gallimard, 1986).

Écrites pendant la guerre et publiées clandestinement dans le recueil Servitude et grandeur des Français, ces trois nouvelles donnent la parole à « l'adversaire », qu'il soit un journaliste hostile à la Résistance et aux communistes, réparateur de radios et collaborateur, ou une jeune Allemande qui a suivi les soldats à Paris. Mais les situations changent, les idées évoluent et peu à peu les adversaires basculent dans le camp des alliés...

Ce livre est né d'un sentiment inédit du paysage parisien. Comme un paysan ouvrant à tout de grands yeux, le poète nous apprend à voir d'un regard neuf les passagers, les boutiques des coiffeurs à bustes de cire, les bains, les immeubles les plus ordinaires, les affiches, les extraits de journaux, semblables aux collages des peintres. Deux morceaux célèbres du livre, Le Passage de l'Opéra et Le Sentiment de la nature aux Buttes-Chaumont donnent l'éveil à " la lumière moderne de l'insolite ". Deux autres textes essentiels du Paysan de Paris : Préface à une mythologie moderne et Le Songe du Paysan, sont à la fois l'introduction et la conclusion, le point de départ et le point d'arrivée d'une pensée prise dans sa variation.