Christine Ockrent Françoise Giroud une ambition française Giroud a tout écrit sur Françoise. Au fil des années, elle a publié des articles, des portraits, des romans, des biographies à succès ; mais rarement journaliste aura mis tant de soin, de livre en livre, à se raconter soi-même, à décrire son parcours et son monde. Ainsi elle a constitué son effigie, construit sa statue, elle l'a affinée avec ses mots, masquant à l'occasion fêlures et fissures, tout ce que la vie charrie et qu'elle a voulu enfouir au plus profond. Longtemps elle nous a accompagnés de la sorte, séduisante et caustique, masque parfait, intimidant et toujours souriant d'une certaine réussite au féminin. Je suis partie à la découverte de la véritable Françoise Giroud. Avec infiniment de respect, d'admiration, d'affection, même, mais aussi avec l'exigence qu'elle manifesta si constamment à l'égard des autres. J'ai retrouvé bien sûr la grande journaliste, celle qui, sans relâche ni lâcheté, le temps d'un très long parcours, sut mieux que personne décrire ses contemporains et analyser l'air du temps. J'ai aussi compris une autre histoire, celle d'une femme venue de loin qui, surmontant l'humiliation, la souffrance et les préjugés, voulut coûte que coûte réaliser son rêve : atteindre une sorte d'excellence à la française. Son grand oeuvre, ce fut sa vie. C. O.
Elle est assurément une des personnalités médiatiques les plus populaires parmi les Français. Mais que sait-on d'elle hormis quelques images - la jeune journaliste intrépide formée à CBS News, la première femme à présenter le « 20 heures », où sa compétence et sa séduction en font très vite la grande rivale de PPDA ? Celle qu'un hebdomadaire a surnommée « la reine Christine » livre ici ses souvenirs et ses réflexions, d'une plume tour à tour ironique, acerbe et grave. Des grands aînés - Pierre Desgraupes, Oriana Fallaci - aux célébrités mondiales - Onassis, Fellini, Maria Callas -, des feux du grand reportage aux coulisses de la vie politique, elle évoque sans fard les coups d'éclat, les coups de coeur, les coups bas, aussi, d'un métier où pèsent lourd les rivalités et les intrigues, les moments d'ivresse ou de perdition dans le temps accéléré d'une actualité qu'on veut toujours plus trépidante et rapide. Fière de son métier sans en être dupe, Christine Ockrent apporte ici un témoignage qui intéressera ceux que le journalisme irrite aussi bien que ceux qu'il fascine.